la bataille de Verdun

mardi 30 janvier 2018
par  DUMONT D
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Pour les classes de 3e

Verdun, il y a ce qu’on en a appris à l’école (ou ce que l’on a retenu !) et ce que l’on a découvert au fil de nos lectures ou de documentaires vus à la télévision… Il y a la Grande Histoire, avec des majuscules, des dates, et ces hommes clés. Et puis, celle que l’on découvre par le petit bout de la lorgnette. Voici dix points peu connus, surprenants, insolites, qui balayent au passage quelques idées reçues sur cette bataille mythique du premier conflit mondial.
1/ Les pilotes lançaient des couronnes en hommage aux ennemis abattus
C’est un Allemand qui a inauguré cette coutume chevaleresque. Le pilote français Adolphe Pégoud est abattu, d’une balle dans la tête à 2 000 mètres d’altitude, près de Belfort le 31 août 1915. Le 6 septembre, son adversaire survole les lieux où il s’est écrasé et jette une couronne mortuaire. Un ruban porte ce message : "De la part de son adversaire à l’aviateur Pégoud, tué au combat pour sa patrie". A Verdun, où l’avion joua un rôle primordial, l’hommage des couronnes ennemies deviendra une tradition.
2/ La forteresse de Douaumont est tombée sans qu’un coup de feu ne soit tiré
Pièce maîtresse du système défensif de Verdun, le fort de Douaumont était particulièrement redouté par les Allemands. Pourtant, quand ceux-ci l’attaquèrent, le 25 février 1916, ils eurent la surprise de le trouver… désert ! Et de s’en emparer sans même engager le combat. Les Français, qui ne croyaient pas à l’éventualité d’une attaque à Verdun, l’avaient en effet désarmé et laissé à la surveillance d’une simple garnison ! Une information que la censure dissimulera à l’opinion publique.
3/ L’Etat-Major français se méfiait de ses propres agents de renseignement
C’est à peine croyable mais, au début, le maréchal Joffre en personne ne les tenait pas en haute estime. Il sous-estimait leurs rapports, leurs analyses. Quel raté magistral ! Et pourtant, "indics", taupes, mouchards et autres espions (voire espionnes), disséminés devant ou derrière les lignes ennemies, contribuèrent à la victoire de Verdun. Au final, ils finirent par imposer leurs méthodes comme leur efficacité. Dès lors, les services d’espionnage seraient incontournables.
4/ On peignait les pigeons en noir pour les déguiser en corbeaux
Lors de la Grande Guerre, le renseignement et les transmissions ne sont plus des armes secondaires… mais parfois rudimentaires. Ainsi, on communique encore, comme pendant la guerre de 1870, à l’aide de pigeons voyageurs. Et l’on teint parfois ces volatiles porteurs de messages importants en noir, espérant les faire passer pour des corbeaux. Et éviter ainsi qu’ils ne se fassent tirer par l’ennemi.
5/ On a créé un code de la route spécialement pour la « voie sacrée »
La voie sacrée, la départementale reliant Bar-le-Duc à Verdun, avait été réquisitionnée pour approvisionner le front en matériel, munitions, ravitaillement et troupes fraîches. Une noria de véhicules y circulait sept jours par semaine et 24 heures sur 24. Pour assurer une circulation fluide, des règlements durent donc être instaurés : vitesse limitée à 4 km/h pour les tracteurs de l’artillerie, 15 km/h pour les camions et 25 km/h pour les camionnettes. Seules les ambulances et les voitures de l’Etat major avaient le droit de doubler. Enfin, tout véhicule en panne devait être impitoyablement versé dans le fossé.
6/ Sur le front, une cantatrice infirmière était surnommée « la Fée de Verdun »
Pour soutenir les Poilus, quelques femmes n’hésitèrent pas à s’engager. C’est le cas de Nelly Martyl. Cette soprano abandonna sa carrière à l’Opéra comique de Paris pour se faire infirmière, dès le début du conflit. Elle soutint également le moral des troupes en donnant des récitals au "théâtre du front". Surnommée la Fée de Verdun, deux fois gazée, trois fois blessée, elle sera médaillée de la Légion d’honneur en 1920.
7/ Des villages ont été décorés de la médaille de la Croix de guerre
Beaumont-en-Verdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme, Fleury-devant-Douaumont, Haumont-près-Samogneux, et Louvemont-Côte-du-Poivre sont six villages qui furent entièrement détruits lors des combats. Jamais reconstruits, ces hameaux martyrs furent déclarés "villages morts pour la France" et décorés de la Croix de guerre dès octobre 1919.
8/ Ce carnage n’a finalement servi à rien
En décembre 1916, une gigantesque contre offensive de l’artillerie et de l’infanterie françaises, épaulées comme jamais par l’aviation, contraint les Allemands à se replier sur les positions qu’ils occupaient au début de l’année. Après 300 jours de combat, 53 millions d’obus tirés, plus de 700 000 victimes dans les deux camps, les historiens considèrent que le résultat militaire de la bataille de Verdun est… nul !
9/ En 1940, des soldats allemands ont protégé un monument juif de Verdun.
En juin 1940, la télévision allemande diffusa largement les images des troupes d’Hitler paradant dans les rues de Verdun. A l’époque – et ce fait est très peu connu - des soldats de la Wehrmacht, anciens combattants de la Première Guerre, camouflèrent une stèle sur laquelle figuraient les noms des soldats juifs morts au combat, érigée à Fleury-devant-Douaumont, pour éviter d’éventuelles profanations de la part des SS.
10/ Cent ans après la fin des combats, la guerre tue encore
Archéologues amateurs, apprentis démineurs… Ils sont nombreux, dans la campagne environnante de Verdun, à chercher des vestiges de la Grande Guerre. Non sans risque ! Sur les 53 millions d’obus tirés à Verdun, un quart n’ont pas explosé. Et un siècle après la fin des combats, la guerre peut tuer. Comme en mars 2007 quand un garçon de 21 ans a trouvé la mort en tentant d’ouvrir une ogive trouvée dans la forêt et qu’il avait rapportée chez lui.


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